Pink Martini [Théâtre Edouard VII - Paris]
Seule la musique peut
procurer de telles sensations. Seule la musique gagne chaque partie du corps.
Petit à petit. Ou brusquement. L'émotion qui envahit. Elle enveloppe, s'empare
des sens. Elle fait corps. Une musique colorée, aux charmants accents français,
espagnol, italien, allemand. Des sons qui éclatent pour l'instant suivant se
faire caresses . Sympathique. La justesse de la voix s'élève jusqu'au balcon du
magnifique théâtre. Envoûté. Elle se fond dans la douceur du trombonne sur les
premières mesures de Song for The Black Lizard. Tout est finesse. Précision.
Mais joyeuse. De la beauté. Les neuf musiciens et China Forbes émerveillent.
Batterie, congas, xylophone, contrebasse, calebasse sur "Dansez-vous", piano,
trompette, trombonne, chant, cloches, triangle et percussions diverses. Chaque
instrument apporte ce qu'il faut de cristal, de cuivre, de peau, de cordes à
l'âme du morceau. Osmose, symbiose.
Folie jazzy, swing, airs sambas, rythmes hispaniques, glamour, charme. Des
costumes superbement taillés, Nina Ricci pour la robe noire et les chaussures
blanches à talons. Un univers riche, mais jamais prétentieux. Une joie d'être,
de vivre cette musique. "Veronique","Amado Mio', "Hang on little Tomato", "Una
Notte a Napoli", "Autrefois" et ses cartes postales, "Donde estas, Yolanda"...
Déjà la dernière chanson.
Retour. Chanson en allemand (d'après un texte de
Bertold Brecht ?). Chanter dans toutes les langues, une ouverture naturelle pour
eux, loin des idées du premier homme de leur état, ils le disent. Mais oui il y
a du beau aux Etats-Unis. Du très beau. Final magistral do Brazil. Edouard VII
entre dans Rio. Ou l'inverse. La salle est debout. Ils saluent. Sourient. Se
retirent. La salle est debout. Acclame. Plusieurs minutes. Les instruments
brillent, seuls. Les choeurs du théâtre reprennent la samba brazilienne.
Prolongent pour quelques minutes encore la magie du soir. Les lumières
s'allument.
Quelle merveille. Quelle finesse. Quel éclat. Quelle
beauté.
Bravo.