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L'Oeil et l'Oreille
29 mars 2005

Lhasa [Grand Rex - Paris]

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"C'est incroyable son univers, elle chante aussi bien en français, qu'en anglais, en espagnol, en arabe..."..."Oui et pourtant on a l'impression de tout comprendre..."..."J'ai lu des interviews où des personnes disent avoir pleuré dans la salle, pendant le spectacle..."..."Elle est de Marseille alors ?" "Non elle est québecoise, ou canadienne."..."Elle n'est pas égyptienne ?"..."Les chansons de son premier album sont vraiment bien."..."J'étais sûr qu'elle avait des racines égyptiennes"..."Son dernier morceau était un peu long"..."Oui, par contre j'ai bien aimé sa petite histoire avant"..."Oui ses petites histoires étaient très bien"... "Elle a un univers musical bien particulier"...

Sortie de concert, sur les quais du métro, puis dans les rames. J'écoute en souriant.
Moi, je suis encore sur mon nuage, de ceux dont elle nous a parlés au début du concert, ceux qui se croisent, se touchent, qui parfois ne font rien. Les nuages...Légèreté, grâce, délicatesse, finesse, clarté, limpidité, émotion. Tout est beau. Soigné. La voix se place avec quelques hésitations dans les deux premiers morceaux, mais s'envole ensuite. Formidablement accompagnée par la finesse instrumentale. Tout est harmonieux, le son est splendide, j'ai rarement goûté une telle pureté dans les sons, à la fois chaleureux, et qui semblent venir de loin, issus d'un voyage, des mille et uns voyages de Lhasa...Subtil, fragile. Simple, discret, comme les lumières. Jamais triste, les chansons plus graves n'apportent que plus d'émotion, apaisent. Une nouvelle fois je reste coi pendant le sublime "Anywhere on this road", émerveillé par la voix de la "smaaaaaaaaal song", ébloui, encore, et encore. Les "lalala" pour nous déculpabiliser aussi...Cette frissonnante chanson libanaise, chère à Lhasa qui l'a eue en tête pendant des années, et qui ravit le public d'un Grand Rex bondé. "Elle est belle cette chanson, maintenant vous aussi vous l'aurez dans la tête". Emerveillé par les six musicens qui l'entourent, et qui méritent chacun les longs applaudissements lors de leur présentation pour le premier rappel. Je découvre ainsi le trompettiste oriental Ibrahim Malouf, absolument superbe, j'ai envie de découvrir ce qu'il fait...Fin des présentations, et début du rappel enjoué, avec les désormais incontournables "La Celestina" et "Los Peces"; une trompette omniprésente, des rythmes et contre-rythmes comme tout au long du concert, l'explosion des instruments, de la voix.
Pour un dernier retour, plus calme. Avec la petite histoire de son père, "un philosophe, il a toujours une idée. Quand il en a une, il la rumine pendant quatre, cinq, six, sept ans, jusqu'à ce qu'il ait une autre idée..." Cette idée là concerne les "je suis foutu" du nouveau-né, les "cette-fois ci c'est foutu" du mourant...Lui croit que là encore débute autre chose...."Soon this space will be too small".
Violoncelle, guitare, voix.
Elle touche l'âme. Ils touchent l'âme.
La beauté à un nom.

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